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Vie d'un Baby Boomer, de la Saône et de son village
7 septembre 2020

Mon père, Raboliot de la Saône

Raboliot

J'adorais aussi le côté braconnier de mon père. Il connaissait parfaitement la rivière, tous les recoins, les moindres bancs de sable ou le poisson pouvait venir se frotter quand le soleil était au zénith. On pêchait quand la pêche était interdite. Mon père avait disséminé tout au long de notre trajet une cinquantaine de nasses qu'il relevait rapidement quand nous passions à proximité. Après Beauregard, le paysage devenait clément pour ce genre d'activité, pratiquement pas d'habitations ni de chemins. La voie était libre. On le faisait en remontant, le bateau vide, pour approcher le plus près possible du bord de la rivière, dans les herbes et les joncs très présentes à cette époque.

La nasse était munie d'une petite marque de flottaison pour la repérer. Un coup de croc pour la récupérer, on la vidait rapidement et on la reposait 100m plus loin avec un appât à l'intérieur. Ce qui intéressait mon père dans ses nasses, c'était pas seulement les poissons, mais surtout les écrevisses qui se monnayaient bien mieux auprès des restaurateurs de la région. Tout le monde y trouvait son compte, mon père qui arrondissait ses fins de mois, le restaurateur qui trouvait des produits frais pêchés du jour et le client avait dans son assiette des écrevisses régionales loin de celles que l'on mange maintenant qui arrivent d'on ne sait où.

Une autre de nos activités lucratives était les escargots. Quand il avait plu après un beau soleil, on trouvait le Strasbourg, le nez dans une île et toute la famille partait à la recherche des gros escargots qui pullulait dans une végétation dense et loin de tout. La suite est moins glamour ! Après il fallait faire dégorger les gastéropodes. On mettait tous ce petit monde dans de vieilles et grandes lessiveuses, on jetait des poignées de gros sel et on attendait une bonne semaine. Les lessiveuses se gorgeaient de bave, on lavait tout cela à grandes eaux. On les décoquillait, enfin mon père les décoquillait et direction les restaurants. Pour être franc, je ne suis pas sûr de toutes les opérations subies par les escargots. Quand la bave commençait à sortir des grosses marmites, votre serviteur évitait de passer à côté. Je crois que, maintenant, avec tous les contrôles sanitaires, cette méthode ne passerait pas vraiment.

Je vous parlerais dans une autre chronique des pratiques plus lucratives de mon Raboliot de père. Je vous parlerais aussi d'une pêche traditionnelle et autorisée qui rapportait aussi de l'argent à mon père.

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  • Je suis né en 1948. La guerre était derrière nous. Trop jeune pour la Guerre d'Algérie. 20 ans en mai 1968 et sa révolution de société. Pas de chômage. Une accélération extraordinaire des technologies. Une chance incroyable. Et pourtant ! ! !
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