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Vie d'un Baby Boomer, de la Saône et de son village
27 août 2020

Première séparation

Citroen

Ce serait vous mentir de vous dire que je me rappelle de ma vie avant mes 6 ans.

Par rapport aux enfants terriens, évidemment, je n'ai pas été à la maternelle (Je ne sais même pas si elle existait à l'époque), direction illico pour la classe préparatoire. Comment fait-on pour aller à l'école quand un bateau voyageur est notre seul maison. Une seul solution : La pension !

Il a bien fallu que je fasse comme les copains et je me suis retrouvé en pension à Trévoux chez une dame. Je me souviens bien de son nom ; Elle s'appelait Bonheur par contre je suis incapable de me rappeler son prénom. Bonheur ! Drôle de nom ! Ce ne fut pas un bonheur pour moi qui avait l'habitude d'être dans un environnement confiné avec mes parents. De toute façon, ce n'est jamais facile de quitter ses parents pour un enfant et je n'ai pas dérogé à la règle.

Le village de Trévoux, au passé historique important, surplombe la Saône. Au centre, une grande place qui s'ouvre sur un large paysage avec la rivière à ses pieds. On peut voir les Monts de Beaujolais au fond. La place n'était pas loin de la maison. Dès que je le pouvais, je fonçais sur la place où trônais un kiosque à musique qui existe encore d'ailleurs. Cette escapade avait pour seul but d'aller voir si le Strasbourg était amarré en bas. C'était soit une immense joie soit une immense déception. Du plus loin dont je me souvienne c'est quand je remontais les escaliers qui conduisaient chez Mme Bonheur, il me semblait que personne ne pouvait être plus malheureux que moi.

C'est à partir de là que j'ai commencé à me débrouiller tout seul. Quand le bateau était à Lyon, avec l'accord de mes parents, je prenais le car tout seul pour descendre à Lyon. J'avais 7 ans. Le lundi, de bonne heure, mon père me mettait au car pour remonter. C'étaient les cars Citroên. Le terminus se situait vers la Gare de Perrache, pratiquement à la hauteur de La Brasserie Georges. Les cars marrons étaient rangés en épis avant de s'éparpiller dans toute la région. Un petit mot au chauffeur pour assurer ma sécurité et je repartais vers Trévoux.

Chez Madame Bonheur, nous étions deux fils de mariniers et l'autre ne partait jamais à part pour les vacances.
Madame Bonheur était une gentille dame, mon malheur ne venait pas d'elle. Non, c'était le spleen de la famille et du bateau.

Comme vous pouvez le constater, il ne me reste rien en mémoire de l'école, ni du lieu, ni des maîtres, ni des copains. C'est dire comme cela m'intéressait.

Dans le préambule de ce blog, je stipule que j'ai eu de la chance dans ma vie. Je vais en avoir bientôt, cette situation ne durera pas longtemps. Un événement familial va me permettre de rompre avec cet isolement. Ce sera l'objet d'une autre chronique.

PS : Photo du haut : Du fond de ma mémoire, les cars que je prenais ressemblais à celui-ci. Il me semble !

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Vie d'un Baby Boomer, de la Saône et de son village
  • Je suis né en 1948. La guerre était derrière nous. Trop jeune pour la Guerre d'Algérie. 20 ans en mai 1968 et sa révolution de société. Pas de chômage. Une accélération extraordinaire des technologies. Une chance incroyable. Et pourtant ! ! !
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